Bruxisme et ostéopathie
Le terme de bruxomanie a pour la première fois été utilisé par Marie Pietkiewicz en 1907, appelé par la suite bruxisme ou plus communément « serrage de dent ».
Il fut classé d’abord dans la catégorie des parasomnies en 1990 puis dans la catégorie des troubles du mouvement liés au sommeil en 2005 par l’ISCD (International Classification of Sleep Disorders). Selon l’AAP (Association Américaine de Psychiatrie), il est assimilé à un trouble du comportement.
Cette problématique est souvent sous diagnostiquée.
1) Définition
Le bruxisme (du grec brugmos « grincement des dents ») est une parafonction manducatrice (mouvement inconscient sans but précis concernant la mâchoire) soit par serrement soit par mouvements latéraux, nommé alors grincement de dents.
Cette parafonction qui au niveau évolutif sert aux enfants à éliminer leurs dents de lait et disparaît généralement à l’apparition de la denture définitive, peut se manifester chez le bruxomane pendant la journée mais plus souvent durant le sommeil, il est alors généralement inconscient et ne se réveille pas.
2) Epidémiologie
Le bruxisme affecte aussi bien les enfants (14 %) que les adultes (8 % entre 20 et 50 ans), il touche les deux sexes, 60 à 70 % de la population aurait eu au moins un épisode de bruxisme au cours de sa vie, sans compter une activité rythmique des muscles masticateurs enregistrée pendant le sommeil qui touche jusqu’à 56 % de la population.
L’âge le plus commun d’apparition se situe entre 17 et 20 ans, la rémission spontanée survenant généralement après 40 ans dans le cas du bruxisme chronique, mais elle peut se produire à tout moment de la vie.
3) Cause
La survenue du bruxisme est multifactorielle nous pouvons envisager plusieurs causes :
- Les facteurs biopsychosociaux et notamment le stress vont augmenter le tonus musculaire de la mâchoire et provoquer le bruxisme. Les formes chroniques de bruxisme peuvent être l’expression d’une anxiété. L’intensité du bruxisme est souvent corrélée avec le niveau de stress.
- Les facteurs biomécaniques: les défauts d’occlusions, la déglutition atypique, un traumatisme cervical notamment après un accident de voiture.
- Les facteurs iatrogènes: certains médicaments notamment les antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) ou certaines drogues (ecstasy et autre drogue chimiques).
- Certaines maladiescomme la fièvre du Nil Occidental ou les formes avancée de maladie neurologique (Alzheimer).
4) Les conséquences à distance du bruxisme sont de plusieurs ordres
Le bruxisme quand il devient chronique peut amener des conséquences multiples :
- Des problèmes sur l’ATM (articulation temporo mandibulaire), la sursollicitation peut amener une usure prématurée de cette articulation, des claquements, blocage ou perte d’amplitude.
- Des problèmes dentaires notamment avec une usure de celle-ci voir un déchaussement.
- Des troubles musculo squelettiques notamment au niveau des cervicales avec apparition de cervicalgie chronique ou encore de maux de tête.
5) Le traitement du bruxisme
Les traitements seront dans la plupart des cas pluridisciplinaires :
- Le port de gouttière occlusale: le but est de protéger les dents de l’usure induite par le serrement de dent mais également pour certaine gouttière d’induire une déprogrammation neurologique de celui-ci.
- Psychothérapie: la recherche de la cause psycho somatique à l’origine de la problématique surtout si le problème est chronique ou encore l’hypnose.
- Traitement manuel: la kinésithérapie maxillo faciale associé à l’ostéopathie permet un relâchement musculaire et articulaire au niveau de l’ATM.
- L’hygiène de vie: l’apprentissage de technique de relaxation, de gestion du stress ou de massage relaxant musculaire.
6) L’ostéopathie et le bruxisme
L’ostéopathe par des mobilisations précisent va agir à différent niveaux :
- Biomécanique: la mobilisation de l’ATM et des différents muscles qui s’y rattachent notamment le temporal, le masséter, les ptérygoïdiens interne et externe mais également le plancher buccal et la langue.
- Neurologique: l’ostéopathe par des mobilisations douces notamment au niveau du crane va amener le patient dans un état de relaxation profond ce qui induit un relâchement musculaire générale.
Les conseils de votre ostéopathe
Consulter son médecin notamment si le bruxisme est accompagné d’apnée du sommeil (apnée importante durant le sommeil) qui est un trouble largement sous diagnostiqué.
Consulter votre dentiste ou occlusodentiste afin de réaliser une gouttière occlusale qui soit adaptée et efficace.
Consulter votre psychologue afin de gérer la problématique psychologique.
Consulter votre ostéopathe afin de relâcher les tensions musculaires, articulaires et nerveuses qui se sont accumulés dans votre corps.
Hygiène de vie : des exercices de cohérence cardiaque peuvent aider à relâcher les tensions et gérer le stress, des massages relaxant au niveau des tempes (serrer la mâchoire vous sentirez un muscle se contracter puis massez cette zone) ou encore le chant amène un relâchement de ses muscles.