Questions fréquentes à propos de l’ostéopathie
L’ostéopathie est une discipline qui a été fondée le 22 juin 1874, son fondateur la définie comme une philosophie, une science et un art. L’ostéopathie est une méthode de soins holistique (prise en compte de l’individu dans sa globalité) naturelle qui s’emploie à déterminer et à traiter les restrictions de mobilité qui peuvent affecter l’ensemble des structures composant le corps humain.
Comment les ostéopathes sont-ils formés et diplômés ?
En France, la formation des ostéopathes durent 5 ans soit 4 860h au sein d’école d’ostéopathie agrée par le ministère de la santé. Ces écoles sont au nombre de 30, répartis sur le territoire national.
Il existe 2 voies d’accès : soit en post BAC en formation initial, soit en alternance pour les professions médicale et paramédical qui souhaite devenir ostéopathe.
Les ostéopathes sont soumis à une obligation de formation continue tout au long de leur carrière.
Quels types de conditions de santé ou de problèmes physiques peuvent être traités par l’ostéopathie ?
L’ostéopathie est reconnue en France depuis 2002 et par les décrets d’application de cette loi en 2007 et 2014. Le champ de compétences des ostéopathes est définit comme suit :
« Les praticiens justifiant d’un titre d’ostéopathe sont autorisés à pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes. Ils ne peuvent agir lorsqu’il existe des symptômes justifiant des examens paracliniques.
Pour la prise en charge de ces troubles fonctionnels, l’ostéopathe effectue des actes de manipulations et mobilisations non instrumentales, directes et indirectes, non forcées, dans le respect des recommandations de bonnes pratiques établies par la Haute Autorité de santé. »
L’ostéopathie est-elle une approche de soins de santé basée sur des preuves scientifiques ?
Oui, l’enseignement de l’ostéopathie repose sur des matières scientifiques comme les sciences de la vie (anatomie, physiologie etc…), la biomécanique et les sciences humaines (psychologie, sociologie). Les écoles de formation ont également une obligation légale de mettre à jour leur contenu en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques ce qui garantit une formation actualisée.
Les connaissances scientifiques sont croissantes sur l’ostéopathie et plus généralement sur la thérapie manuelle ces dernières années bien qu’il y ait encore beaucoup à faire.
La pratique de l’ostéopathe doit reposer sur les connaissances scientifiques actuelle, les avis d’expert ainsi que sur les préférences du patient afin d’obtenir un soin de qualité.
L’ostéopathie réalise petit à petit sa mue d’une discipline fondée sur l’empirisme vers une discipline fondée sur la preuve scientifique comme les kinésithérapeutes ont pu le faire il y a de cela quelques années.
L’ostéopathie peut-elle soulager la douleur, notamment les maux de dos, de cou, ou de tête ?
Oui, la prise en charge des douleurs musculo-squelettiques est une indication majeure de l’ostéopathie.
80% des consultations en ostéopathie portent sur ces motifs.
Qu’est qu’une manipulation ?
La manipulation est une manœuvre unique, rapide, de faible amplitude, appliquée directement ou indirectement sur une composante du système somatique en état de dysfonction afin d’en restaurer les qualités de mobilité, de viscoélasticité ou de texture.
La manipulation porte la composante concernée au-delà de son jeu dynamique constaté lors de l’examen, sans dépasser la limite imposée par son anatomie. Appliquée sur une articulation ou sur un ensemble d’articulations, elle peut s’accompagner d’un bruit de craquement (phénomène de cavitation) qui n’en constitue cependant pas nécessairement un indice et qui est sans valeur pronostique.
Qu’est-ce qu’une mobilisation ?
La mobilisation est un mouvement passif parfois répétitif, de vitesse et d’amplitude variables, appliqué sur une composante du système somatique en état de dysfonction.
Existe-t-il des effets secondaires ou des risques associés à l’ostéopathie ?
Il peut exister des effets secondaires aux séances d’ostéopathie, les plus communs sont une sensation de fatigue et de courbature qui dure rarement plus de 72h.
Cette sensation de fatigue et de courbature n’est pas systématique et varie en fonction de l’état nerveux du patient, du motif de consultation et des techniques employés par l’ostéopathe.
Certains effets indésirables graves (dissection de l’artère vertébrale ou carotide) ont été signalés notamment en cas de manipulations cervicales mais ce phénomène reste exceptionnel.
La littérature scientifique à ce sujet montre moins d’effet secondaire graves liés aux prise en charge par manipulation comparé aux prise en charges médicamenteuses par anti inflammatoire.
La prise en charge manipulatoire semble moins risquée de l’ordre de 10 000 à 100 000 fois comparées aux antis inflammatoires.
Plus d’études scientifiques sont nécessaire à ce sujet mais les risques liés à l’ostéopathie semble très faible, le prix de la RCP (responsabilité civile professionnelle qui couvre les ostéopathes en cas d’accident) des ostéopathes est faible comparable à celle des kinésithérapeutes, de l’ordre de quelques centaines d’euros par an.
Si les accidents étaient nombreux le prix de l’assurance serait élevé or ce n’est pas le cas.
Sur les accidents liés aux manipulations en France et dans le monde, l’ostéopathie ne semble pas être la profession la plus représentée parmi les professions qui ont le droit de manipuler.
Les ostéopathes doivent rester dans leurs champs de compétences, rediriger le patient vers le médecin quand des drapeaux rouges sont présents pour éviter toute perte de chance diagnostic pour le patient.
Combien de séances d’ostéopathie seront nécessaires pour obtenir des résultats ?
Le nombre de séance nécessaire pour arriver à un résultat dépend de nombreux facteurs comme l’âge du patient, l’état de santé initial du patient, l’état psychologique et le motif de consultation.
Une personne jeune et en bonne santé aura probablement un résultat plus rapide qu’un patient plus âgé avec des comorbidités (exemple : hypertension, diabète, surpoids, tabagisme).
Quant au motif de consultation, on fera souvent le distinguo entre : une douleur aigue/subaiguë (moins de 3 mois) et une douleur chronique (plus de 3 mois). Cette dernière prendra plus de temps et nécessitera plus de séances.
Dans les cas aigue à subaiguë, 1 à 3 séances d’ostéopathie sont nécessaires rarement plus.
Dans les cas chronique, 1 à 6 séances d’ostéopathie sont nécessaires voir plus dans certains cas très difficile. Si la douleur est chronique, l’ostéopathie doit avoir un effet au bout de quelques séances (1 à 3) s’il n’y a aucune amélioration, il convient de rediriger le patient vers une autre approche thérapeutique. Les cas chroniques nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire.
Est-ce que l’ostéopathie est prise en charge par l’assurance maladie ou les assurances privées ?
L’ostéopathie n’est pas prise en charge par la sécurité sociale mais peut sous présentation d’une facture être prise en charge par les complémentaires santés (mutuelles). Il convient de se rapprocher de sa complémentaire santé afin de voir les conditions de remboursement.
Puis-je combiner l’ostéopathie avec d’autres traitements médicaux ou thérapies ?
Oui, l’ostéopathe peut travailler en interdisciplinarité, l’ostéopathie n’étant pas une panacée, elle est complémentaire aux prises en charges médicale et paramédicale.
Il est fréquent d’associé une prise en charge en ostéopathie en complément d’une prise en charge en kinésithérapie notamment dans les douleurs chroniques par exemple.
Est-ce que l’ostéopathie remet le bassin en place ?
Non, c’est une croyance populaire mais qui est fausse. Les vertèbres ou le bassin sont des structures anatomiques robustes, il est quasiment impossible de les faire bouger sauf à avoir un accident de voiture ou un traumatisme sévère et dans ce cas ce n’est pas l’ostéopathie qui sera la solution.
Quand on a une douleur des mécanismes neurologique se mettent en place et créer des compensations comme des contractures musculaires donnant l’impression au patient que « quelque chose est déplacée ».
Ce ressenti corporelle des patients est souvent juste mais ne correspond pas un déplacement stricto sensu du bassin mais à une perte d’amplitude de certaines articulations et à des contractures musculaires.
Les ostéopathes et les professionnels au sens large devraient s’abstenir d’utiliser des terminologies comme « vertèbre déplacée », « bassin déplacer », « je vous ai remis en place » car cela à un effet nocebo (fragilise le patient et augmente la douleur), le patient pense que son corps est fragile et cela peut entretenir une certaine dépendance thérapeutique et des mauvaises interprétations cognitives.
Que fait un ostéopathe lorsqu’il manipule s’il ne remet rien en place ?
La manipulation a plusieurs effets :
Biomécanique : augmentation de l’amplitude, meilleur congruence articulaire, diminution des tensions musculaires.
Neurologiques : diminution et modulation de la douleur.
Endocrinien : sécrétion d’hormones qui apaisent.
Psychologique : effet placebo, effet contextuel, alliance thérapeutique.
Est-ce que l’ostéopathie est efficace chez tout le monde ?
Non ! Les dernières études scientifiques sur le sujet tendent à montrer qu’il y a 10% de la population qui ne répond pas aux thérapies manuelles au sens large dont l’ostéopathie. A l’inverse 10% de la population répond fortement et 80% répond.
Ainsi ont peu raisonnablement pensé que 90% de la population peut ressentir les bienfaits d’une séance d’ostéopathie. Ce chiffre corrobore le taux de satisfaction des patients consultant un ostéopathe qui est de 90%.
L’efficacité d’une séance peut varier en fonction des techniques utilisées ainsi que par le praticien lui-même. Il convient d’essayer plusieurs thérapeutes si vous n’avez pas eu de résultats mais certaines personnes n’auront jamais de résultat par une séance d’ostéopathie.
A l’heure actuelle nous ne savons pas identifier les personnes qui ne répondent pas aux thérapies manuelles.
L’efficacité dépend aussi du motif de consultation, dans certains cas les thérapies basés sur de l’exercice ou des thérapies basés sur les influences psychologiques seront complémentaires ou plus efficace.