Epicondylite médiale (golf elbow, coude du golfeur) et ostéopathie

18 Mar 2024

L’épicondylite médiale, golf elbow ou encore coude du golfeur est une affection fréquente dans le milieu sportif du golf mais également en milieu professionnel quand les muscles de la partie médiale du coude sont fortement sollicité par des activités répétitives sportives ou professionnelles.

1 – Anatomie

L’épicondyle médial est une structure osseuse située à la partie interne du coude. Il s’agit d’une saillie osseuse qui se trouve à la partie distale (c’est-à-dire la partie la plus éloignée du tronc) de l’humérus, l’os du bras. Voici une description anatomique de l’épicondyle médial :

L’épicondyle médial se situe à la partie interne du coude, juste au-dessus de la trochlée de l’humérus, qui est la partie articulaire de l’os de l’humérus.

  1. Forme et structure : L’épicondyle médial est une saillie osseuse de forme arrondie ou légèrement ovale. Il est recouvert de tissus conjonctifs et musculaires, ce qui lui confère une texture ferme mais légèrement souple.

 

  1. Ligaments et tendons : Plusieurs ligaments et tendons s’attachent à l’épicondyle médial, dont le ligament collatéral ulnaire du coude (également appelé ligament ulnaire médial) qui renforce la partie interne de l’articulation du coude.

 

  1. Tendons musculaires qui s’insèrent sur l’épicondyle médial de l’humérus :

 

  • Tendon du muscle fléchisseur radial du carpe (ou fléchisseur radial du carpe) : Ce tendon appartient au muscle fléchisseur radial du carpe, qui est situé dans la partie antérieure de l’avant-bras. Il s’insère sur l’épicondyle médial et est responsable de la flexion du poignet.

 

  • Tendon du muscle fléchisseur ulnaire du carpe (ou fléchisseur ulnaire du carpe) : Ce tendon appartient au muscle fléchisseur ulnaire du carpe, qui est également situé dans la partie antérieure de l’avant-bras. Il s’insère sur l’épicondyle médial et est responsable de la flexion et de l’adduction (rapprochement) du poignet.

 

  • Tendon du muscle palmaire (ou muscle long palmaire) : Ce tendon appartient au muscle palmaire long, qui est un petit muscle de l’avant-bras situé près du muscle fléchisseur superficiel des doigts. Son tendon s’insère également sur l’épicondyle médial.

 

  • Tendon du muscle fléchisseur superficiel des doigts : Ce tendon appartient au muscle fléchisseur superficiel des doigts, qui est situé dans la partie antérieure de l’avant-bras. Il s’insère sur l’épicondyle médial et est responsable de la flexion des articulations interphalangiennes proximales des doigts.

 

  • Tendon du muscle fléchisseur profond des doigts : Ce tendon appartient au muscle fléchisseur profond des doigts, qui est situé dans la partie antérieure de l’avant-bras, profondément au muscle fléchisseur superficiel des doigts. Il s’insère sur l’épicondyle médial et est responsable de la flexion des articulations interphalangiennes distales et médianes des doigts.

 

 

  1. Rôle fonctionnel : L’épicondyle médial joue un rôle crucial dans la stabilisation de l’articulation du coude, en particulier lors des mouvements de flexion et d’extension du bras. Il fournit également un point d’attache important pour les muscles et les ligaments impliqués dans les mouvements du poignet et des doigts.

En résumé, l’épicondyle médial est une structure osseuse essentielle à la stabilité et au mouvement de l’articulation du coude, jouant un rôle crucial dans l’ancrage des ligaments et des tendons, ainsi que dans la transmission des forces musculaires lors des activités quotidiennes et sportives.

2 – Biomécanique de l’épicondyle médial

La biomécanique de l’épicondyle médial est essentielle à la fonction et à la stabilité de l’articulation du coude, ainsi qu’aux mouvements du poignet et de l’avant-bras. Voici une explication détaillée de la biomécanique de l’épicondyle médial :

 

  1. Stabilisation de l’articulation du coude : L’épicondyle médial joue un rôle crucial dans la stabilisation de l’articulation du coude. Il fournit un point d’ancrage important pour les ligaments et les tendons qui renforcent et stabilisent l’articulation, notamment le ligament collatéral ulnaire du coude (ligament ulnaire médial).

 

  1. Transmission des forces musculaires : Les muscles de l’avant-bras, tels que le muscle fléchisseur superficiel des doigts, le muscle fléchisseur profond des doigts, le muscle fléchisseur ulnaire du carpe et le muscle fléchisseur radial du carpe, ont leurs tendons qui s’insèrent sur l’épicondyle médial. Lorsque ces muscles se contractent, les forces générées sont transmises à travers leurs tendons jusqu’à l’épicondyle médial, puis à l’humérus. Cela permet l’exécution de mouvements de flexion, d’extension, d’adduction et d’abduction du poignet et des doigts, ainsi que de mouvements de flexion et d’extension de l’avant-bras.

 

  1. Contrôle des mouvements du poignet et des doigts : Les tendons musculaires attachés à l’épicondyle médial sont responsables de la transmission des forces nécessaires pour contrôler les mouvements du poignet et des doigts. Par exemple, le muscle fléchisseur ulnaire du carpe et le muscle fléchisseur radial du carpe, dont les tendons s’insèrent sur l’épicondyle médial, jouent un rôle dans la flexion et l’adduction (rapprochement) du poignet, respectivement.

 

  1. Participation aux activités sportives et fonctionnelles : La biomécanique de l’épicondyle médial est particulièrement importante dans les activités impliquant des mouvements répétitifs du poignet, de l’avant-bras et du coude, tels que le tennis, le golf, le lancer, le travail manuel comme en découpe de viande par exemple et d’autres activités sportives et professionnelles similaires.

En résumé, la biomécanique de l’épicondyle médial est fondamentale pour la stabilité et la fonction de l’articulation du coude, ainsi que pour le contrôle des mouvements du poignet et des doigts. Les muscles et les tendons qui s’attachent à cet endroit jouent un rôle essentiel dans la transmission des forces musculaires et dans la réalisation de diverses activités sportives et fonctionnelles.

3 – Les causes de l’épicondylite médiale

L’épicondylite médiale, souvent appelée « coude du golfeur », est généralement causée par une surutilisation ou un stress répétitif des muscles et des tendons de l’avant-bras qui s’attachent à l’épicondyle médial de l’humérus. Voici quelques facteurs et activités qui peuvent contribuer au développement de l’épicondylite médiale :

  1. Mouvements répétitifs : La répétition de mouvements impliquant la flexion et la rotation du poignet et de l’avant-bras, tels que ceux effectués lors de la pratique du golf, du tennis, du baseball, de la musculation, du travail manuel ou de certaines activités professionnelles, peut entraîner une surcharge et une irritation des tendons attachés à l’épicondyle médial.

 

  1. Mauvaise technique ou équipement inadapté : Une mauvaise technique lors de la pratique de sports ou d’activités qui sollicitent les muscles de l’avant-bras peut augmenter le stress sur les tendons et les ligaments du coude, augmentant ainsi le risque de développer une épicondylite médiale. De même, l’utilisation d’équipements inadaptés ou mal ajustés, comme des raquettes de tennis ou de golf de taille incorrecte, peut également contribuer à l’apparition de cette condition.

 

  1. Sursollicitation : Des périodes prolongées d’activité physique intense ou de travail manuel, sans périodes de repos adéquates, peuvent entraîner une surutilisation des muscles de l’avant-bras et des tendons associés, ce qui peut progressivement conduire à une inflammation et à une douleur au niveau de l’épicondyle médial.

 

  1. Faiblesse musculaire ou déséquilibres musculaires : Une faiblesse des muscles de l’avant-bras ou des déséquilibres musculaires entre les muscles fléchisseurs et extenseurs du poignet peut augmenter la charge sur les tendons attachés à l’épicondyle médial, augmentant ainsi le risque de développer une épicondylite médiale.

 

  1. Âge et facteurs individuels : L’âge peut également être un facteur de risque, car les tendons ont tendance à s’affaiblir et à devenir moins souples avec le temps, ce qui les rend plus sujets aux blessures.

 

  1. Les habitudes de vie: la sédentarité, le manque d’activité physique, le manque de sommeil, une alimentation inadaptée et le tabagisme sont des facteurs de risques.

 

  1. D’autres facteurs individuels tels que la biomécanique du mouvement, la posture, les antécédents de blessures ou de pathologies préexistantes du coude peuvent également influencer la susceptibilité d’une personne à développer une épicondylite médiale.

 

En résumé, l’épicondylite médiale est généralement causée par une combinaison de facteurs, notamment la surutilisation des muscles de l’avant-bras, des mouvements répétitifs, une mauvaise technique, des déséquilibres musculaires et des facteurs individuels tels que l’âge et la condition physique. La prise en charge de ces facteurs contribue souvent à la prévention et au traitement de cette affection.

4 – Les symptômes de l’épicondylite médiale

L’épicondylite médiale, également connue sous le nom de « coude du golfeur » ou tendinite du coude, est une condition caractérisée par une inflammation des tendons qui s’attachent à l’épicondyle médial de l’humérus. Les symptômes les plus courants de l’épicondylite médiale comprennent :

 

  1. Douleur : La douleur est le symptôme le plus caractéristique de l’épicondylite médiale. Elle se situe généralement sur la partie interne du coude, au niveau de l’épicondyle médial. La douleur peut irradier vers l’avant-bras et parfois jusqu’au poignet. La douleur peut être ressentie pendant les activités qui sollicitent les muscles et les tendons attachés à l’épicondyle médial, comme la flexion et la rotation du poignet, la prise ou le levage d’objets, ou même simplement lorsque la personne serre quelque chose.

 

  1. Sensibilité au toucher : La zone autour de l’épicondyle médial peut être sensible au toucher. Une pression légère ou un contact direct avec la région affectée peut provoquer une augmentation de la douleur.

 

  1. Raideur et faiblesse : Les patients atteints d’épicondylite médiale peuvent ressentir une raideur dans le coude, en particulier après le repos ou après une période d’inactivité. La raideur peut s’accompagner d’une sensation de faiblesse dans l’avant-bras et la main.

 

  1. Difficulté à effectuer certaines activités : En raison de la douleur et de la faiblesse, les personnes atteintes d’épicondylite médiale peuvent avoir du mal à effectuer certaines activités qui impliquent des mouvements du poignet et de l’avant-bras, comme tenir un objet, saisir, tordre ou soulever des objets, ou encore pratiquer des sports comme le golf ou le tennis.

 

Douleur nocturne : Chez certaines personnes, la douleur peut s’intensifier la nuit, perturbant le sommeil et affectant la qualité du repos.

5 – Le traitement de l’épicondylite médiale

Le traitement de l’épicondylite médiale vise généralement à réduire la douleur, à favoriser la guérison des tendons et à prévenir les récidives. Voici quelques approches de traitement couramment utilisées :

 

  1. Repos et réduction des activités : La première étape du traitement consiste souvent à éviter les activités qui exacerbent la douleur et à permettre aux tendons de récupérer. Cela peut nécessiter une pause dans les activités sportives ou professionnelles qui sollicitent le coude et le poignet.

 

  1. Thérapie physique : La kinésithérapie peut être recommandée pour renforcer les muscles autour du coude et du poignet, améliorer la flexibilité et favoriser la guérison des tendons. Les techniques de thérapie manuelle, les exercices de renforcement et d’étirement, ainsi que les modalités telles que l’électrostimulation et les ultrasons peuvent être utilisées.

 

  1. L’ostéopathie: l’ostéopathe par des manipulations et des mobilisations vise à réduire la douleur et améliorer l’amplitude.

 

  1. Injections de corticostéroïdes : Dans certains cas, des injections de corticostéroïdes peuvent être recommandées pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. Cependant, ces injections ne sont généralement pas recommandées de manière répétée en raison du risque de lésions des tendons à long terme.

 

  1. Chirurgie : Dans les cas graves et résistants au traitement conservateur, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer le tissu endommagé, réparer les tendons ou libérer la tension sur les tendons. Cependant, la chirurgie est généralement considérée comme une option de dernier recours et n’est recommandée que lorsque d’autres traitements ont échoué.

6 – Le diagnostic de l’épicondylite médiale

Il est principalement clinique, le praticien recoupe : l’histoire du patient, la palpation douloureuse de l’épicondylite médiale et la mise en tension musculaire qui est également douloureuse.

Des examens complémentaires sous prescription médiale peuvent compléter le diagnostic notamment la réalisation d’une échographie.

L’épicondylite médiale peut être confondue avec un syndrome du canal carpien ou une névralgie ulnaire (de Guillon).

7 – Prise en charge ostéopathique de l’épicondylite médiale

L’ostéopathe va se focaliser en priorité sur la zone de l’avant-bras pour vérifier les amplitudes et les tensions musculaires de la zone. L’ostéopathe par ses manipulations et mobilisations va vouloir diminuer la douleur redonner de l’amplitude articulaire si celle-ci est restreinte et diminuer les tensions musculaires.

L’ostéopathe dans sa vision global du corps recherchera également les autres structures du corps qui peuvent influé sur vote symptôme. Si le problème est installé depuis longtemps des compensations peuvent apparaitre à distance du symptôme initial. Le ressentie émotionnelle de la douleur quand celle-ci est chronique peut également se manifester à distance du symptôme initiale.

L’ostéopathie est un traitement de choix lors d’une épicondylite médiale, celui-ci devrait idéalement être complété par une diminution de l’activité physique ou professionnelle (quand cela est possible) en plus d’exercice de renforcement et d’assouplissement de l’avant-bras. L’ostéopathie est complémentaire des traitements réalisés par les professionnels de santés notamment les kinésithérapeutes.

La prise en charge ostéopathique prend en compte le patient dans son ensemble en prenant en compte les composantes biologiques, psychologiques et sociales.

Conseil de votre ostéopathe

  • Consulter votre médecin : afin de poser un diagnostic sur votre pathologie, la gestion de la douleur dans les cas graves peut imposer des anti-inflammatoires voir des infiltrations.
  • Consulter votre ostéopathe du sport : afin de gérer la douleur, d’analyser les déséquilibres musculaires et articulaires et de vous faire conseiller.
  • Consulter votre kinésithérapeute du sport : afin de mettre en place un plan de traitement incluant des exercices de renforcements musculaires et des assouplissements.

Tin KOJIC Ostéopathe D.O.