Rameur et Ostéopathie

26 Fév 2024

Le rameur est un équipement de fitness très populaire dans les salles de sport et à domicile, car il permet de travailler de nombreux groupes musculaires et d’offrir un entraînement cardiovasculaire efficace. Nous allons développer sur ses bienfaits santé mais avant nous allons détailler l’anatomie et la biomécanique du dos et de ce geste sportif.

1 – Anatomie de la colonne vertébrale

La colonne vertébrale, également appelée rachis, est une structure anatomique complexe qui constitue la partie centrale du squelette axial du corps humain. Elle joue un rôle crucial en soutenant le corps, en permettant la mobilité et en protégeant la moelle épinière. La colonne vertébrale est composée de plusieurs vertèbres empilées les unes sur les autres, et elle est divisée en différentes régions. Voici une description de la colonne vertébrale :

  1. Régions de la colonne vertébrale : La colonne vertébrale est divisée en cinq régions principales, de haut en bas : a. Région cervicale : Cette région comprend les sept premières vertèbres cervicales (C1 à C7) et se trouve dans le cou. b. Région thoracique : Il s’agit de la partie moyenne de la colonne vertébrale et comprend douze vertèbres thoraciques (T1 à T12). c. Région lombaire : Située dans la partie inférieure de la colonne vertébrale, elle est composée de cinq vertèbres lombaires (L1 à L5). d. Région sacrée : La région sacrée est formée par cinq vertèbres sacrées (S1 à S5) fusionnées pour former le sacrum. e. Région coccygienne : La région coccygienne est formée par plusieurs vertèbres coccygiennes fusionnées pour former le coccyx.
  2. Structure d’une vertèbre typique : Chaque vertèbre a une structure similaire, composée des éléments suivants : a. Corps vertébral : La partie antérieure de la vertèbre, qui supporte la charge. b. Arc neural : L’arc neural forme la partie postérieure de la vertèbre et protège la moelle épinière. c. Processus épineux : Une projection osseuse à l’arrière de la vertèbre, que vous pouvez sentir lorsque vous touchez votre dos. d. Processus transverses : Deux projections latérales à partir de l’arc neural. e. Foramen vertébral : L’ouverture centrale formée par le corps vertébral et l’arc neural, à travers laquelle passe la moelle épinière.
  3. Fonctions de la colonne vertébrale : La colonne vertébrale a plusieurs fonctions importantes : a. Soutien : Elle soutient le poids du corps et permet de maintenir la posture. b. Mobilité : Elle permet la flexion, l’extension, la rotation et l’inclinaison du tronc. c. Protection : Elle protège la moelle épinière, qui est essentielle au système nerveux central. d. Amortissement des chocs : Les disques intervertébraux entre les vertèbres agissent comme des amortisseurs pour absorber les chocs.
  4. Courbures de la colonne vertébrale : La colonne vertébrale humaine présente des courbures naturelles qui aident à répartir la force et à maintenir l’équilibre : a. Courbure cervicale : Courbure vers l’avant dans la région cervicale. b. Courbure thoracique : Courbure vers l’arrière dans la région thoracique. c. Courbure lombaire : Courbure vers l’avant dans la région lombaire. d. Courbure sacrée : Courbure vers l’arrière dans la région sacrée.

Ensemble, ces éléments forment la structure complexe de la colonne vertébrale, qui est essentielle à la fonction corporelle et à la mobilité. Il est important de prendre soin de la colonne vertébrale pour maintenir une bonne santé et prévenir les problèmes liés à cette structure, tels que les douleurs cervicales, dorsales, lombaire et les troubles neurologiques.

2 – Biomécanique

La biomécanique de la colonne vertébrale se réfère à l’étude des forces et des mouvements qui agissent sur la colonne vertébrale ainsi qu’à la manière dont elle réagit à ces forces. Comprendre la biomécanique de la colonne vertébrale est essentiel pour évaluer la santé de la colonne vertébrale, concevoir des interventions médicales ou chirurgicales appropriées et prévenir les blessures et les troubles.

Voici quelques éléments clés de la biomécanique de la colonne vertébrale :

  1. Charges et contraintes :
    • La colonne vertébrale est soumise à diverses charges et contraintes, notamment la compression (la force vers le bas), la traction (la force vers le haut), la flexion (la courbure vers l’avant), l’extension (la courbure vers l’arrière), la rotation et l’inclinaison latérale.
    • Les disques intervertébraux agissent comme des amortisseurs pour répartir et absorber ces charges, ce qui permet de protéger les vertèbres et la moelle épinière.
  2. Disques intervertébraux :
    • Les disques intervertébraux sont situés entre chaque paire de vertèbres et sont composés d’un noyau gélatineux appelé noyau pulpeux entouré d’une enveloppe fibreuse appelée annulus fibrosus.
    • Les disques intervertébraux absorbent les chocs et permettent la flexibilité de la colonne vertébrale. Ils jouent un rôle clé dans la biomécanique de la colonne vertébrale.
  3. Courbures naturelles :
    • Les courbures naturelles de la colonne vertébrale, notamment les courbures cervicale, thoracique, et lombaire, contribuent à répartir les forces de manière équilibrée et à absorber les chocs lors de la marche, de la course et d’autres activités physiques.
  4. Posture et équilibre :
    • La posture et l’équilibre sont influencés par la biomécanique de la colonne vertébrale. Une posture adéquate réduit la contrainte sur la colonne vertébrale, tandis qu’une mauvaise posture peut entraîner des problèmes de dos.
  5. Mobilité :
    • La biomécanique de la colonne vertébrale permet une gamme de mouvements, notamment la flexion, l’extension, la rotation et l’inclinaison latérale. La mobilité dépend de la structure des vertèbres, des disques intervertébraux et des ligaments.
  6. Pathologies et blessures :
    • Comprendre la biomécanique de la colonne vertébrale est essentiel pour diagnostiquer et traiter les blessures et les troubles de la colonne vertébrale, tels que les hernies discales, les fractures, la scoliose et les troubles dégénératifs.

Les professionnels de la santé, tels que les orthopédistes, les ostéopathes, les kinésithérapeutes et les ingénieurs biomédicaux, utilisent des connaissances en biomécanique de la colonne vertébrale pour développer des traitements, des dispositifs médicaux et des thérapies qui visent à améliorer la santé de la colonne vertébrale, à soulager la douleur et à restaurer la fonction.

3 – Biomécanique du du rameur

La biomécanique du rameur fait référence à l’analyse des forces, des mouvements et des interactions entre le rameur (l’athlète) et l’ergomètre (l’appareil de rame), ainsi qu’à la manière dont ces éléments influencent la performance de l’exercice de rameur. Le rameur est un exercice cardiovasculaire et musculaire complet qui sollicite de nombreux groupes musculaires et qui dépend d’une technique appropriée pour maximiser l’efficacité et prévenir les blessures. Voici quelques points clés de la biomécanique du rameur :

  1. Mouvement de base :
    • Le mouvement de base du rameur consiste en une séquence de phases : l’extension des jambes, la flexion des hanches, la flexion des coudes et l’inclinaison du tronc en avant, puis la séquence inverse pour revenir à la position de départ.
    • Le mouvement doit être fluide et coordonné pour maximiser l’efficacité.
  2. Forces et résistance :
    • Le rameur offre une résistance variable, généralement contrôlée par une unité de résistance réglable, telle qu’un système d’eau, d’air, de magnétisme ou hydraulique.
    • L’athlète génère de la force en tirant sur la poignée du rameur, ce qui provoque une résistance à surmonter.
    • La biomécanique du rameur implique de comprendre comment la résistance varie tout au long de la séquence de mouvement et comment l’athlète doit ajuster sa force en conséquence.
  3. Utilisation des muscles :
    • Le rameur engage plusieurs groupes musculaires importants, notamment les muscles des jambes, des fessiers, du dos, des épaules, des bras et du tronc.
    • L’analyse de la biomécanique du rameur peut étudier la répartition des charges musculaires et la coordination nécessaire pour optimiser la contribution de chaque groupe musculaire.
  4. Positionnement du corps :
    • Le positionnement du corps sur le rameur est essentiel pour maintenir une bonne biomécanique.
    • Une posture correcte, avec le dos droit et les épaules détendues, réduit le risque de blessure et permet un mouvement plus efficace.
  5. Mesure des performances :
    • Les rameurs modernes sont équipés de capteurs et d’ordinateurs qui enregistrent et affichent des données telles que la cadence (nombre de coups par minute), la vitesse, la distance parcourue, la puissance générée et les calories brûlées.
    • L’analyse de ces données permet à l’athlète de surveiller et d’améliorer ses performances, tout en ajustant sa technique.
  6. Prévention des blessures :
    • La compréhension de la biomécanique du rameur peut aider à identifier les mouvements ou les habitudes qui pourraient entraîner des blessures, telles que les tensions musculaires ou les douleurs articulaires. Cela permet de mettre en place des stratégies de prévention.

En résumé, la biomécanique du rameur est une discipline qui examine comment les forces, les mouvements et les mécanismes corporels interagissent lors de la pratique du rameur. Une technique correcte, un positionnement approprié du corps et une gestion efficace de la résistance sont essentiels pour maximiser les avantages de cet exercice et minimiser le risque de blessures.

4 – Les bienfaits santé du rameur

Le rameur est un exercice cardiovasculaire et musculaire complet qui offre de nombreux bienfaits pour la santé physique et mentale. Voici quelques-uns des avantages pour la santé du rameur :

  1. Amélioration de la condition cardiovasculaire :
    • Le rameur est un excellent exercice cardiovasculaire qui augmente le rythme cardiaque de manière significative. Cela améliore la capacité cardiorespiratoire, renforce le cœur et favorise une meilleure circulation sanguine.
  2. Brûlage de calories :
    • Le rameur est un exercice efficace pour brûler des calories. Il peut aider à perdre du poids ou à maintenir un poids santé en augmentant le métabolisme.
  3. Renforcement musculaire global :
    • Le rameur sollicite plusieurs groupes musculaires, y compris les muscles des jambes, des fessiers, du dos, des épaules, des bras et du tronc. Il contribue donc à un renforcement musculaire global.
  4. Amélioration de la posture :
    • En renforçant les muscles du dos et du tronc, le rameur peut aider à améliorer la posture et à réduire les douleurs dorsales.
  5. Faible impact sur les articulations :
    • Contrairement à certains autres exercices, comme la course à pied, le rameur a un impact relativement faible sur les articulations. Cela en fait une option appropriée pour les personnes sujettes aux douleurs articulaires.
  6. Augmentation de la souplesse :
    • Le mouvement du rameur implique une gamme complète de mouvements, ce qui peut contribuer à augmenter la souplesse des articulations et des muscles.
  7. Réduction du stress :
    • L’exercice physique, y compris le rameur, peut aider à réduire le stress en stimulant la libération d’endorphines, les hormones du bien-être. Cela peut également améliorer la qualité du sommeil.
  8. Amélioration de la santé mentale :
    • La pratique régulière du rameur peut contribuer à une meilleure santé mentale en réduisant les symptômes de l’anxiété et de la dépression.
  9. Gain de force fonctionnelle :
    • Les mouvements impliqués dans le rameur simulent des actions de la vie quotidienne, ce qui peut conduire à un gain de force fonctionnelle pour accomplir plus facilement des tâches telles que soulever des objets lourds ou monter des escaliers.
  10. Amélioration de l’endurance :
    • Le rameur favorise l’endurance musculaire et cardiovasculaire, ce qui peut améliorer la capacité à effectuer des activités physiques de longue durée.

Il est important de noter que pour bénéficier de ces avantages pour la santé, il est recommandé de pratiquer le rameur de manière régulière et de maintenir une technique correcte. Avant de commencer un programme d’entraînement sur rameur ou tout autre exercice, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé, en particulier si vous avez des préoccupations médicales préexistantes.

Conseil de votre ostéopathe

Avant de commencer l’exercice, il est important de s’échauffer correctement en effectuant des mobilisations de la colonne vertébrale, des épaules et des jambes. Cela permettra d’augmenter la circulation sanguine et de prévenir les douleurs musculaires.

Il est important de maîtriser la technique de rameur et de se faire conseiller par des professionnels ( entraineur, coach) qui pourront vous aider à améliorer votre gestuelles et qui pourront vous faire un plan d’entrainement adaptés à votre conditions physiques.

L’augmentation progressive de l’intensité est également importante pour éviter les douleurs. Il est préférable de commencer à ramer à une intensité légère, puis d’augmenter progressivement l’intensité au fil du temps.

Si des douleurs du dos surviennent pendant ou après l’exercice, l’ostéopathie peut être utiles pour les soulager.

En conclusion, le rameur est un excellent équipement d’exercice pour renforcer les muscles et améliorer la condition physique, mais il est important de pratiquer une technique correcte avec un bon plan d’entrainement. En suivant ces conseils simples, les rameurs peuvent profiter des avantages de cet exercice sans risquer de douleurs du dos.

Tin KOJIC Ostéopathe D.O.