La course à pied et l’arthrose

22 Mai 2023

La course à pied est une activité physique qui consiste à se déplacer en utilisant principalement les membres inférieurs, en particulier les jambes et les pieds. C’est l’une des formes d’exercice les plus populaires et accessibles, et elle peut être pratiquée à divers niveaux, que ce soit pour la remise en forme, la compétition ou simplement pour le plaisir.

Cependant, la course à pied est l’une des activités sportives les plus populaires dans de nombreux pays à travers le monde. Elle est accessible à un large éventail de personnes en termes de coût, d’équipement et d’accessibilité. De plus, de nombreux événements de course, tels que les marathons, semi-marathons et 10 km, attirent un grand nombre de participants chaque année.

En France il y a 5,9 millions de pratiquants de 15 ans et plus. Soit 3,9 millions d’hommes et 2 millions de femmes. Est-ce que la course à pied augmente le risque d’arthrose ?

1 – Anatomie du genou

Le genou est une articulation complexe qui relie la cuisse (fémur) à la jambe (tibia). Il se compose de plusieurs structures anatomiques essentielles qui travaillent ensemble pour permettre le mouvement et la stabilité. Voici une description de l’anatomie du genou :

Os :

Fémur : L’os de la cuisse, qui forme la partie supérieure du genou.

Tibia : L’os principal de la jambe, qui forme la partie inférieure du genou.

Patella : Un petit os en forme de triangle situé à l’avant du genou, qui s’articule avec la face avant du fémur.

Cartilage :

Cartilage articulaire : Le cartilage recouvre les extrémités des os dans l’articulation du genou. Il agit comme un amortisseur, permettant un mouvement fluide et sans friction.

Ménisque médial : Situé sur la face interne du genou.

Ménisque latéral : Situé sur la face externe du genou.

Les ménisques sont des structures en forme de demi-lune qui se trouvent entre le fémur et le tibia. Ils jouent un rôle important dans l’amortissement des chocs, la répartition de la charge et la stabilisation de l’articulation.

Ligaments :

Ligament collatéral médial (LCM) : Situé du côté interne du genou, il stabilise l’articulation sur le plan latéral.

Ligament collatéral latéral (LCL) : Situé du côté externe du genou, il stabilise l’articulation sur le plan latéral.

Ligament croisé antérieur (LCA) : Situé à l’intérieur de l’articulation, il empêche le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur.

Ligament croisé postérieur (LCP) : Situé à l’intérieur de l’articulation, il empêche le tibia de glisser vers l’arrière par rapport au fémur.

Capsule articulaire :

La capsule articulaire est une enveloppe de tissu conjonctif qui entoure l’articulation du genou. Elle renforce l’articulation et contient le liquide synovial, qui lubrifie et nourrit les surfaces articulaires.

Muscles :

Quadriceps : Un groupe de muscles situés à l’avant de la cuisse, ils s’attachent à la rotule et permettent l’extension du genou.

Ischio-jambiers : Un groupe de muscles situés à l’arrière de la cuisse, ils fléchissent le genou.

Muscles de la patte d’oie : Situés à l’arrière du genou, ils fléchissent et tournent légèrement le genou.

Cette description fournit une vue d’ensemble des principales structures anatomiques du genou. Il est important de noter que le genou est une articulation complexe et que d’autres structures plus petites, telles que les tendons, les vaisseaux sanguins et les nerfs, sont également présentes et jouent un rôle essentiel dans son fonctionnement.

2 – Biomécanique de la course à pied

La course à pied est une activité physique qui implique une biomécanique complexe et coordonnée. Voici une description générale de la biomécanique lors de la course à pied :

Contact initial : Lorsque le pied touche le sol, le contact initial se produit. Habituellement, cela se fait avec le talon ou la partie médiane du pied, selon le style de course de l’individu.

Absorption des chocs : Une fois que le pied entre en contact avec le sol, les articulations du genou, de la cheville et de la hanche fléchissent pour absorber les forces d’impact. Les muscles, les tendons et les ligaments jouent un rôle important dans cette absorption des chocs.

Poussée : Après l’absorption des chocs, la phase de poussée commence. Les muscles des membres inférieurs, en particulier les muscles des cuisses et des mollets, se contractent de manière concentrique pour générer de la force et propulser le corps vers l’avant.

Balancement : Pendant la phase de balancement, la jambe qui a effectué la poussée se déplace vers l’avant, tandis que l’autre jambe se prépare pour le contact initial. Les bras oscillent de manière coordonnée pour aider à maintenir l’équilibre et fournir une impulsion supplémentaire.

Cycle de la marche : La course à pied consiste en une alternance continue de phases de contact et de balancement pour chaque jambe. Le mouvement est fluide et rythmé, avec une synchronisation précise entre les différentes parties du corps.

Il est important de noter que la biomécanique de la course à pied peut varier d’une personne à l’autre en fonction de nombreux facteurs, tels que la technique de course, la condition physique, la flexibilité, la force musculaire et les caractéristiques anatomiques individuelles. Une technique de course efficace et une bonne biomécanique peuvent aider à optimiser les performances et à réduire le risque de blessures. Certains coureurs peuvent nécessiter des ajustements spécifiques pour améliorer leur biomécanique, notamment par le biais de l’entraînement, du renforcement musculaire et de l’évaluation de la posture et de la technique de course par un professionnel de la santé ou un entraîneur qualifié.

Un repère simple pour évaluer la biomécanique d’un coureur est le bruit, une biomécanique efficace ne fait pas beaucoup de bruit et produit une foulée légère. Il convient de privilégier une fréquence de pas élevé avec des petits pas afin de diminuer le risque de blessure et d’améliorer l’efficience gestuelle. De nombreux petits pas seront plus efficaces et moins traumatisant pour les articulations que de grand pas avec une faible fréquence.

 

3 – Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose est une maladie dégénérative des articulations qui se caractérise par l’usure progressive du cartilage qui recouvre les extrémités des os dans une articulation. Le cartilage est un tissu lisse et élastique qui agit comme un amortisseur entre les os, permettant un mouvement articulaire fluide et sans friction.

Dans le cas de l’arthrose, le cartilage s’use progressivement, ce qui entraîne une diminution de son épaisseur et de sa qualité. Avec le temps, le cartilage peut devenir rugueux et se fissurer, ce qui peut entraîner une douleur, une raideur et une diminution de la mobilité articulaire. Dans les stades avancés de l’arthrose, le cartilage peut s’effacer complètement, ce qui peut entraîner un frottement os sur os.

Outre l’usure du cartilage, l’arthrose peut également impliquer d’autres changements dans l’articulation, tels que la formation d’éperons osseux (ostéophytes) autour des bords des os, l’inflammation de la membrane synoviale (membrane qui tapisse l’articulation) et la détérioration du liquide synovial (liquide lubrifiant l’articulation).

Les symptômes courants de l’arthrose comprennent la douleur, la raideur, la diminution de la mobilité articulaire, la sensibilité, la sensation de frottement ou de craquement dans l’articulation affectée. Les articulations les plus souvent touchées par l’arthrose sont les genoux, les hanches, les mains, la colonne vertébrale et les articulations des doigts.

4 – Qu’est ce qui provoque l’arthrose ?

L’arthrose est généralement causée par une combinaison de facteurs, notamment le vieillissement, la prédisposition génétique, les blessures articulaires antérieures, le surpoids, l’obésité, les contraintes répétitives sur les articulations, les troubles métaboliques ou hormonaux, ainsi que d’autres facteurs liés au mode de vie notamment le manque d’activité physique et l’alimentation inadaptée.

5 – La course à pied augmente elle le risque d’arthrose ?

C’est une idée largement répandue même parfois dans la communauté médicale mais les études scientifiques sur le sujet ne montrent pas de corrélation entre l’arthrose et la course à pied.

Plusieurs études ont observé une réduction de l’épaisseur du cartilage immédiatement après l’application d’un important stress mécanique, comme le fait de courir un marathon. Le cartilage s’écrase comme une éponge, mais il retrouve son épaisseur initiale assez rapidement par la suite.

Cette application répétée de charge est nécessaire au maintien d’un cartilage articulaire sain. Un programme progressif d’exercices avec impact procure une stimulation suffisante pour produire une amélioration de la qualité du cartilage. C’est aussi vrai chez les femmes et les hommes qui présentent une arthrose légère. Dans la mesure où le stress appliqué est progressif et qu’il ne dépasse pas la capacité d’adaptation du tissu, un remodelage tissulaire positif se met en œuvre.

Autrement dit, le tissu cartilagineux, qui est un tissu vivant, se reconstruit plus qu’il ne se dégrade. Courir avec une arthrose existante est possible. Le coureur doit d’abord être très progressif et contrôler ses symptômes (œdème articulaire, douleurs) et ensuite s’assurer de réduire les forces d’impacts.

Conseils de votre ostéopathe

La course à pied est une activité physique simple avec de nombreuses vertus santé qui permet de maintenir un cartilage articulaire du genou sain.

Ainsi les coureurs récréatifs ont 3 fois moins de chances de développée de l’arthrose au niveau du genou que les personnes sédentaire. La course à pied permet en outre d’éviter la surcharge pondérale.

Le point clé est d’avoir un programme adapté à votre niveau physique qui laisse le temps à votre organisme de s’adapter après votre entrainement et d’optimiser votre récupération (sommeil, alimentation, gestion du stress).

Références scientifiques

Van Ginckel A, Baelde N., Almqvist K.F., Roosen P., McNair P., Witvrouw E., Functional adaptation of knee cartilage in asymptomatic female novice runners. Osteoarthritis Cartilage. ; 18 : 1564-1569, 2010.

Khan MCM, O’Donovan J, Chariton JM, Roy JS, Hunt MA, Esculier JF. The influence of running on lower limb cartilage : a systematic review and meta-analysis. Sports Med.52;55-74. 2022.

Tin KOJIC Ostéopathe D.O.