Les discopathies sont très fréquentes au sein de la population, toutefois on comprend souvent assez mal ce que ce terme recoupe. A travers cette article vous aurez une vue détaillée de cette pathologie.

1 – Anatomie du disque intervertébrale

Le disque intervertébral est une structure anatomique située entre les vertèbres de la colonne vertébrale. Il se compose principalement de deux parties principales :

  1. Annulus Fibrosus : C’est la couche externe du disque intervertébral. Elle est composée de tissu fibreux résistant et élastique disposé en couches concentriques. L’annulus fibrosus maintient le noyau pulpeux en place et assure la stabilité du disque.
  2. Noyau Pulpeux : Situé à l’intérieur de l’annulus fibrosus, le noyau pulpeux est une substance gélatineuse riche en eau. Il agit comme un amortisseur pour absorber les chocs et répartir les forces exercées sur la colonne vertébrale.

En plus de ces deux composantes principales, le disque intervertébral est également entouré par deux structures :

  1. Plaque Cartilagineuse Vertébrale : Située de chaque côté du disque, elle est composée de cartilage et fixe le disque intervertébral aux vertèbres adjacentes. Elle aide à la transmission des forces entre les disques et les vertèbres.
  2. Anneau Fibreux (postérieur et antérieur) : Ce sont des parties spécifiques de l’annulus fibrosus qui sont renforcées pour fournir une stabilité supplémentaire à l’arrière et à l’avant du disque intervertébral.

En résumé, le disque intervertébral est une structure complexe et vitale de la colonne vertébrale, assurant à la fois la mobilité et la stabilité de cette région anatomique cruciale du corps humain.

Biomécanique du disque intervertébral

La biomécanique du disque intervertébral est un domaine d’étude qui examine comment cette structure réagit aux forces externes et internes appliquées à la colonne vertébrale. Voici quelques aspects clés de la biomécanique du disque intervertébral :

  1. Absorption des chocs : Le disque intervertébral agit comme un amortisseur pour absorber les forces et les chocs appliqués à la colonne vertébrale, que ce soit lors de mouvements quotidiens ou d’activités plus intenses comme la marche, la course ou le levage.
  2. Distribution des forces : Il répartit également les forces exercées sur la colonne vertébrale lors des activités physiques, minimisant ainsi la contrainte exercée sur les vertèbres individuelles. Cette répartition des forces est essentielle pour éviter les blessures et maintenir l’intégrité structurelle de la colonne vertébrale.
  3. Stabilité et mobilité : Le disque intervertébral contribue à la stabilité de la colonne vertébrale tout en permettant une certaine mobilité. Il joue un rôle crucial dans la flexion, l’extension, la rotation et l’inclinaison de la colonne vertébrale.
  4. Pression intra-discale : La pression intra-discale varie en fonction des positions et des mouvements de la colonne vertébrale. Par exemple, la pression peut augmenter lors du soulèvement d’objets lourds ou lors de la flexion de la colonne vertébrale. Cette pression peut être importante pour maintenir la santé du disque intervertébral et des structures environnantes.
  5. Effets du vieillissement et des lésions : La biomécanique du disque intervertébral peut être affectée par le vieillissement naturel, ainsi que par des lésions ou des pathologies telles que les hernies discales. Ces altérations peuvent modifier la répartition des forces, entraîner une diminution de l’amortissement des chocs et affecter la stabilité de la colonne vertébrale.

En comprenant la biomécanique du disque intervertébral, les professionnels de la santé peuvent mieux évaluer les troubles de la colonne vertébrale, concevoir des programmes de réadaptation et de prévention des blessures, et développer des approches thérapeutiques plus efficaces pour les patients souffrant de problèmes de dos.

3 – Qu’est-ce qu’une discopathie ?

La discopathie est un terme générique utilisé pour décrire tout type de trouble ou de pathologie affectant les disques intervertébraux de la colonne vertébrale. Cela peut inclure diverses conditions, telles que la dégénérescence discale, les hernies discales, les protrusions discales, les prolapsus discaux, etc.

En général, la discopathie se réfère à un processus de dégénérescence des disques intervertébraux, qui sont les structures situées entre les vertèbres de la colonne vertébrale. Cette dégénérescence peut être causée par le vieillissement naturel, mais aussi par des facteurs tels que l’usure excessive, les blessures, le surpoids, le tabagisme, le manque d’exercice, la mauvaise posture, etc.

Les symptômes de la discopathie peuvent varier en fonction de la gravité et de la localisation de la condition, mais ils peuvent inclure des douleurs lombaires ou cervicales, des douleurs irradiant vers d’autres parties du corps, des engourdissements, des picotements, une raideur, une diminution de la mobilité et une diminution de la qualité de vie.

Le traitement de la discopathie dépendra de la gravité des symptômes et des conditions spécifiques du patient. Il peut inclure des mesures conservatrices telles que la physiothérapie, les médicaments analgésiques ou anti-inflammatoires, les injections de corticostéroïdes, la thérapie manuelle, l’ostéopathie, etc. Dans certains cas graves ou résistants au traitement conservateur, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour soulager la pression sur les nerfs ou stabiliser la colonne vertébrale.

4 – Qu’est-ce qu’une hernie discale ?

Une hernie discale est une condition médicale qui survient lorsque le noyau gélatineux d’un disque intervertébral (qui se trouve entre les vertèbres de la colonne vertébrale) se déplace à travers une fissure dans la partie externe du disque. Cela peut provoquer une pression sur les nerfs voisins ou sur la moelle épinière, ce qui peut entraîner des symptômes tels que des douleurs, des engourdissements, des picotements ou une faiblesse dans les membres, en fonction de la localisation de la hernie discale et des nerfs affectés.

Les hernies discales peuvent être causées par divers facteurs, notamment le vieillissement, les blessures, le surpoids, les mouvements répétitifs ou les positions corporelles inappropriées. Le traitement peut varier en fonction de la gravité des symptômes, mais il peut inclure des médicaments pour soulager la douleur, la physiothérapie, des injections de corticostéroïdes ou, dans certains cas graves, une intervention chirurgicale pour retirer la partie herniée du disque.

5 – Les différents types d’hernies discales

Les hernies discales peuvent être classées en plusieurs types en fonction de leur localisation et de leur étendue. Voici les principaux types d’hernies discales :

  1. Hernie discale cervicale : Elle se produit dans la région du cou (région cervicale) de la colonne vertébrale. Les symptômes peuvent inclure des douleurs au cou, des douleurs irradiant vers les épaules, les bras et les mains, des engourdissements, des picotements ou une faiblesse musculaire dans les bras.
  2. Hernie discale thoracique : Bien qu’elles soient moins fréquentes que les hernies discales cervicales ou lombaires, elles peuvent se produire dans la région thoracique de la colonne vertébrale (région moyenne du dos). Les symptômes peuvent inclure des douleurs dans la région thoracique, des engourdissements, des picotements ou des troubles de la sensibilité dans la poitrine ou l’abdomen.
  3. Hernie discale lombaire : C’est le type le plus courant d’hernie discale, se produisant dans la région inférieure de la colonne vertébrale (région lombaire). Les symptômes peuvent inclure des douleurs lombaires, des douleurs irradiant vers les fesses, les jambes et les pieds (sciatique), des engourdissements, des picotements ou une faiblesse musculaire dans les jambes.

En plus de ces types principaux, les hernies discales peuvent également être classées en fonction de leur étendue et de leur gravité :

  1. Protrusion discale : Une partie du disque intervertébral dépasse légèrement de sa position normale, mais l’annulus fibrosus est intact.
  2. Prolapsus discale : Une partie du disque intervertébral se déplace au-delà de sa position normale, provoquant un amincissement de l’annulus fibrosus.
  3. Extrusion discale : Une partie du disque intervertébral se déplace au-delà de sa position normale et rompt partiellement l’annulus fibrosus.
  4. Séquestration discale : Une partie du disque intervertébral se sépare complètement de la masse principale du disque et peut se déplacer librement dans le canal rachidien.

Par gravité et symptômes : Les hernies discales peuvent également être classées en fonction de la gravité des symptômes et de l’impact sur les structures nerveuses adjacentes. Par exemple :

  1. Hernie discale asymptomatique : une hernie discale qui ne provoque pas de symptômes.
  2. Hernie discale symptomatique : une hernie discale qui provoque des symptômes tels que douleurs, engourdissements, picotements ou faiblesse musculaire dans les membres.

Ces différentes classifications aident les médecins à évaluer la gravité de la hernie discale et à déterminer le plan de traitement le plus approprié pour chaque patient.

6 – Les habitudes de vie défavorable à une bonne santé des disques intervertébraux

Certaines habitudes de vie peuvent être défavorables à la santé des disques intervertébraux et augmenter le risque de problèmes de dos. Voici quelques-unes de ces habitudes à éviter :

  1. Sédentarité : Un mode de vie sédentaire peut affaiblir les muscles du dos et de l’abdomen, ce qui peut entraîner une mauvaise posture et exercer une pression supplémentaire sur les disques intervertébraux.
  2. Manque d’activité physique: un manque d’activité physique diminue le tonus, la force et l’efficacité des muscles, ligaments et articulation cela contribue à l’apparition de douleurs et à la dégénérescence du disque intervertébrale.
  3. Tabagisme : Le tabagisme réduit la circulation sanguine vers la colonne vertébrale, ce qui peut affecter la nutrition des disques intervertébraux et augmenter le risque de dégénérescence discale.
  4. Excès de poids : Être en surpoids ou obèse peut exercer une pression supplémentaire sur la colonne vertébrale et les disques intervertébraux, ce qui peut augmenter le risque de problèmes de dos.
  5. Mauvaise alimentation : Une alimentation déséquilibrée peut entraîner une prise de poids excessive et une carence en nutriments essentiels, ce qui peut affecter la santé des disques intervertébraux.
  6. Stress : Le stress chronique peut entraîner une tension musculaire excessive dans le dos, ce qui peut augmenter la contrainte sur les disques intervertébraux et augmenter le risque de douleurs dorsales.
  7. Problème de sommeil : le manque de sommeil nuit à la bonne récupération des disques intervertérbaux.

En évitant ces habitudes de vie défavorables et en adoptant des comportements plus sains, vous pouvez contribuer à préserver la santé de vos disques intervertébraux et réduire le risque de problèmes de dos à long terme. Si vous avez des préoccupations concernant votre dos ou si vous souffrez de douleurs, vous pouvez consulter un ostéopathe pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.

7 – Les habitudes de vie favorable à une bonne santé des disques intervertébraux

Maintenir des habitudes de vie saines peut contribuer à la santé générale de votre colonne vertébrale et de vos disques intervertébraux. Voici quelques habitudes à adopter pour favoriser la santé de vos disques intervertébraux :

  1. Maintenir un poids santé : Être en surpoids ou obèse exerce une pression supplémentaire sur la colonne vertébrale, ce qui peut contribuer à l’usure des disques intervertébraux. Maintenir un poids santé grâce à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière peut réduire cette pression et préserver la santé des disques.
  2. Pratiquer des exercices de renforcement musculaire : Des exercices qui renforcent les muscles abdominaux, du dos et du tronc peuvent aider à soutenir la colonne vertébrale et à réduire les tensions exercées sur les disques intervertébraux.
  3. Faire des étirements réguliers : Les étirements peuvent aider à maintenir la flexibilité de la colonne vertébrale et à prévenir la raideur musculaire qui peut exercer une pression sur les disques.
  4. Avoir un bon sommeil: les disques comme le reste de l’organisme se recharge durant le sommeil, le disque se réhydrate durant le sommeil ainsi un bon sommeil est capital pour une bonne santé discale.
  5. Éviter le tabagisme : Le tabagisme peut réduire la circulation sanguine vers la colonne vertébrale, ce qui peut affecter la santé des disques intervertébraux et augmenter le risque de hernie discale.

En adoptant ces habitudes de vie favorables, vous pouvez contribuer à maintenir la santé de vos disques intervertébraux et à prévenir les problèmes de dos à long terme. Si vous avez des douleurs chroniques ou des problèmes de dos, consultez un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic précis et des conseils de traitement adaptés.

8 – Le traitement des hernies discales

Le traitement des hernies discales dépend de plusieurs facteurs, notamment la gravité des symptômes, la localisation de la hernie discale, l’âge du patient, son état de santé général et sa réponse aux traitements antérieurs.

Un certain pourcentage des hernies discales à tendance à régresser d’elle-même en 3 à 6 mois et les hernies discales ne sont pas forcément la seule cause de la douleur ressentie.

Voici quelques options de traitement courantes pour les hernies discales :

Traitement conservateur :

  1. Repos : Éviter les activités qui aggravent les symptômes.
  2. Médicaments : Analgésiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), relaxants musculaires pour soulager la douleur et réduire l’inflammation.
  3. Kinésithérapie: Exercices de renforcement musculaire, étirements, techniques de posture et d’ergonomie, stimulation électrique, thérapie manuelle pour soulager les symptômes et prévenir les récidives.
  4. Injections : Injections de corticostéroïdes ou d’anesthésiques locaux pour réduire l’inflammation et soulager la douleur.
  5. Traitement ostéopathique : Manipulations ou mobilisation vertébrales afin de diminuer la douleur et d’améliorer l’amplitude de mouvement.
  6. Thérapie par le froid ou la chaleur : L’application de compresses froides ou chaudes peut aider à soulager la douleur et à réduire l’inflammation.
  7. Exercices de stabilisation et de posture : Des exercices spécifiques visant à renforcer les muscles abdominaux et dorsaux, ainsi qu’à améliorer la posture, peuvent aider à réduire la pression sur les disques intervertébraux.
  8. Intervention chirurgicale : Si les symptômes persistent malgré les traitements conservateurs et s’ils affectent considérablement la qualité de vie du patient, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Les options chirurgicales incluent la discectomie (ablation partielle ou totale du disque hernié), la laminectomie (ablation de la partie de la vertèbre qui comprime les nerfs) ou la fusion vertébrale (fusion de deux vertèbres pour stabiliser la colonne vertébrale).

Il est important que le traitement soit adapté à chaque patient en fonction de ses besoins et de la gravité de sa condition. Un suivi régulier avec un professionnel de la santé est essentiel pour évaluer la réponse au traitement et ajuster le plan de traitement si nécessaire.

9 – Discopathie et ostéopathie

La prise en charge ostéopathique est fréquente en cas de douleurs de dos, sciatalgie, cruralgie, névralgie cervico-brachiale soit des conditions ou la présence de discopathie est fréquente. L’ostéopathe est un professionnel formé sur ces questions.

  1. En cas de discopathie qui est principalement une dégénérescence du disque intervertébrale suite au vieillissement ou un déconditionnement physique l’ostéopathe ne pourra pas changer la nature du disque, mais pourra travailler sur les muscles et les articulations qui sont autour pour soulager la douleur et améliorer la fonction. L’ostéopathe pourra également prodiguer des conseils pour améliorer le résultat sur le long terme.

En cas d’hernie discales s’il y a des signes neurologiques qui provoquent une sciatalgie par exemple il convient de réaliser un bilan médical pour savoir d’où vient le problème. Dans la plupart des cas la problématique est mécanique et l’ostéopathe peut intervenir en complément des autres professionnels.

Faut-il manipuler une hernie discale ?

Dans la grande majorité des cas non si celle-ci provoque des troubles neurologiques, c’est une contre-indication à la manipulation. L’ostéopathe peut toutefois manipuler ailleurs par exemple au niveau des dorsales s’il y a une hernie discale lombaire et réaliser des mobilisations sur la zone lombaire qui par expérience sont plus efficace en cas d’hernie discale accompagné de déficit neurologique.

La présence d’hernie discale n’est pas une contre-indication à une prise en charge ostéopathique.

Est-ce qu’une manipulation « peut remettre une hernie discale en place » ?

Non, comme nous l’avons vu précédemment le disque intervertébral est une structure très solide, l’action biomécanique qu’exerce un ostéopathe ne peut pas créer une hernie et a contrario ne peut la « remettre » prétendre le contraire est infondé.

L’action biomécanique qu’exerce l’ostéopathe peut moduler le ressentie douloureux de la personne et relâcher les muscles qui entourent la zone, le but étant de favorisée le processus naturelle de résorption discale.

Références scientifiques

Burton AK, Tillotson KM, Cleary J. Single-blind randomised controlled trial of chemonucleolysis and manipulation in the treatment of symptomatic lumbar disc herniation. Eur Spine J. 2000 Jun;9(3):202-7.

Tin KOJIC Ostéopathe D.O.