Endométriose et ostéopathie

14 Juin 2021

L’endométriose est une maladie gynécologique encore trop méconnue en France et pourtant il semblerait qu’elle existe depuis l’antiquité et a été définie en 1860 par le Docteur Karl Von Rokitansky.

On estime que 10% des femmes sont atteintes et cela peut monter à 40% des femmes qui présentent des douleurs pelviennes chronique.

1 – Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie provoquée par la prolifération anormale de tissu de l’endomètre semblable à la muqueuse utérine (elle-même faite d’endomètre) qui peut également se loger en dehors de l’utérus, sur d’autres organes (au niveau intestinale par exemple).

Cette affection gynécologique se traduit par des douleurs (notamment en période de règles) qui peuvent être invalidantes, cela peut également être une cause d’infertilité.

2 – Physiopathologie de l’endométriose

Lors d’un cycle menstruel, l’endomètre (une des couches de la paroie utérine) s’épaissit. Puis, au moment des règles, l’endomètre se détache et s’évacue, les règles sont en réalité de l’endomètre.

Le problème, dans le cas d’endométriose, c’est que l’endomètre va aussi migrer au lieu de s’évacuer complètement. On parle alors de menstruations rétrogrades. Un bout d’endomètre peut donc se retrouver au niveau des trompes et ovaires, de la vessie, mais aussi dans l’abdomen…

La suite du problème est que ces bouts d’endomètre continuent à suivre le rythme d’un cycle menstruel, c’est-à-dire qu’ils vont s’épaissir en même temps que l’endomètre et au moment des règles vont encore migrer ou stagner car ils ne pourront être évacué… Ils risquent aussi de provoquer des lésions des zones où ils sont situés.

3 – Les différents types d’endométriose :

Il existe plusieurs types d’endométriose que l’on peut classer en fonction de leur localisation :

  • Endométriose pelvienne.
  • Endométriose ovarienne.
  • Endométriose profonde avec infiltration de la vessie, du rectum et/ou des uretères.
  • Endométriose extrapelvienne (pariétale, thoracique, diaphragmatique).

4 – L’endométriose est d’origine multi-factorielle on peut citer :

 

  • Menstruations rétrogrades: une partie des règles ne s’évacuent pas et migrent dans d’autres endroits du corps. Néanmoins selon les chercheurs seules 10% des femmes présentant des menstruations rétrogrades souffrent d’endométriose.
  • Facteurs génétiques: 50% des cas semblent être d’origine génétique. L’endométriose peut donc être héréditaire.
  • Facteurs environnementaux: Il semblerait que les perturbateurs endocriniens aient un impact puisqu’ils pourraient perturbés le système hormonal et immunitaire.
  • Origine embryonnaire: Les chercheurs ont mis en évidence des résidus d’endomètre chez des fœtus humains. C’est la théorie des restes embryonnaires.
  • Alimentation: La consommation de fruits, de légumes verts diminue le risque de développer cette pathologie. La consommation de viande rouge augmenterait les risques.
  • Origine traumatique: Chez les femmes ayant subi des violences sévères pendant l’enfance, le risque de développer de l’endométriose est augmentée de 20%. Si les violences sont de l’ordre sexuel, le risque est augmenté de 50%. La fréquence élevée et l’intensité de ces violences augmentent encore le risque d’endométriose.
  • L’alcool : une consommation excessive est corrélée à une augmentation de risque.
  • Le tabac: L’exposition au tabagisme passif pendant l’enfance augmente le risque de développer de l’endométriose.
  • Stress : la présence de stress chronique peut augmenter l’intensité et la répercussion sur la qualité de vie.

5 – Symptôme de l’endométriose :

  • Le symptôme majeur est la douleur au moment des menstruations (règles) qui peut concerner la sphère gynécologique, digestive mais également être responsable de lombalgie (douleur lombaire). La douleur n’est pas corrélée avec la gravité de la maladie, c’est-à-dire qu’on peut avoir des douleurs très invalidantes avec des petites lésions tout comme ne pas avoir de douleur dans les stades avancés.
  • L’endométriose peut également être responsable de dyspareunie (douleur pendant les rapports) profonde.
  • Douleur à la défécation de recrudescence cataméniale (pendant les règles).
  • Signes fonctionnelles urinaire à recrudescence cataméniale.
  • Infertilité.

L’endométriose est souvent asymptomatique. On peut donc être atteinte sans le savoir. Elle est découverte de manière fortuite lors d’examens médicaux notamment dans les bilans d’infertilité.

A l’heure actuelle, on ne guérit pas de l’endométriose. La femme peut présenter dans sa vie des moments de moindre douleur ou de douleur plus intense. Les facteurs hormonaux peuvent également influer sur l’évolution de la maladie (grossesse, allaitement, ménopause).

L’endométriose touche essentiellement les femmes toutefois de manière exceptionnelles les hommes peuvent également en être atteint.

6 – Quand apparaît l’endométriose ?

L’endométriose survient majoritairement avant l’âge de 30 ans. Cependant, dans de nombreux cas, elle commence au moment de la puberté.

7- Diagnostic et examens de l’endométriose :

Le diagnostic est médical, il se fait grâce à l’examen gynécologique, des examens complémentaires sur prescription médicales peuvent être réalisé :

  • L’échographie endovaginale.
  • IRM pelvien voire abdomino-pelvien.

8- Traitement de l’endométriose

Médical : gestion de la douleur avec des anti inflammatoires non stéroïdien et d’autres classes d’antalgiques. Des traitements hormonaux peuvent également être proposés pour adapter la prise de contraceptif (oestroprogestatif, progestatif).

Chirurgical : la chirurgie permet d’enlever les siège de dissémination de l’endométriose.

Prise en charge complémentaire : ostéopathie, gestion du stress, méditation, activité physique, complément alimentaire, phytothérapie.

9- L’ostéopathie et l’endométriose

L’ostéopathie ne traite pas l’endométriose mais apporte un confort de vie sur le plan de la douleur. L’ostéopathe, grâce à des techniques douces, va mettre tout en œuvre pour aider au maximum votre corps à fonctionner avec ces lésions. La consultation d’ostéopathie consulte à tester l’ensemble du corps du patient afin de relâcher les tensions mécaniques et nerveuses susceptibles d’entretenir les douleurs.

L’ostéopathe apportera une attention particulière à la zone du petit bassin (utérus, vessie, colon) et aux tensions musculaires et ligamentaires qui peuvent exister à ce niveau.

Conseils de votre ostéopathe

Références scientifiques

Daraï C, Deboute O, Zacharopoulou C, Laas E, Canlorbe G, Belghiti J, et al. Impact of osteopathic manipulative therapy on quality of life of patients with deep infiltrating endometriosis with colorectal involvement: results of a pilot study. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2015 May;188:70–3.

Tin KOJIC Ostéopathe D.O.